Quand le papa revient après 3 ans d'absence

Bonjour à tou(te)s,

Ma fille a trois ans, c'est une jolie poupée heureuse et radieuse.

A l'annonce de ma grossesse, mon compagnon m'a maintes et maintes fois demandé d'avorter, il n'était pas prêt à accueillir un enfant et a préféré s'éclipser face à une situation qu'il ne se voyait pas assumer puisqu'il ne l'avait pas choisie.
Je vous passe les mots blessants, les regards assassins, les sous-entendus de tous ceux qui pensaient que j'avais fait un enfant dans le dos de ce malheureux (lui y compris).
J'avais 25 ans, et autre chose à penser.
Grossesse sans lui, accouchement sans lui, premiers sourires, premiers pas, premiers mots, belles joies, tracas pesants... trois années sont passées.

Il y a 2 mois le Juge aux Affaires Familiales lui a accordé l'autorité parentale conjointe, le droit de visite et d'hébergement, après une démarche dont j'ai eu connaissance par courrier.
Inutile que je me défendre, c'était acquis, comme me l'a dit mon avocate, et il le savait puisqu'il avait reconnu l'enfant quelques jours après sa naissance, discrètement.
Prise devant le fait accompli, j'ai tout de même reussi à ce que se passe une petite période de transition avant de confier ma fille à cette personne qui était son père, certes, mais qu'elle ne connaissait pas.
Il est donc venu chez nous quelques semaines, a vu notre fille, a joué avec elle, a essayé de m'occulter de cette relation.
Mais un jour, cela ne lui convenait plus, je devais l'amener chez lui, l'y laisser, c'était la loi, et pour lui la période de transition était passée.
J'ai essayé pour ma part d'oublier tout ce qu'il m'avait fait subir, oublier pour le bien de ma fille que je n'avais aucune confiance en cet homme, pour lui permettre d'avoir un papa.
Ma fille sait qu'elle a un père, qu'il est venu chez elle, qu'il n'habite pas loi, que son papi (qui lui l'a aimé et accompagné depuis le début) est son père, elle sait, mais elle a trois ans, et ses mots ne reflètent pas encore bien sa pensée.
Mis à part les dégats psychologiques chez ma fille, aujourd'hui je suis hors la loi, je ne suis absolument pas prête à laisser ma fille seule avec cet homme, je le lui ai dit, et il a entamé des démarches pour m'y obliger.
Je risque donc des sanctions pénales, très lourdes d'après ce que je sais, mais quoi faire?

Je suis complètement désemparée, angoissée à l'idée de ce qui pourrait advenir si il s'acharne à faire valoir son Droit au détriment de ce bel équilibre que j'avais réussi à établir dans ma petite famille, emputée certe, mais qui respirait le bonheur.

Comment puis-je faire pour gérer tout cela au mieux?

à bientôt

Bonjour,
Je suis extremement choqué par le comportement de cet homme. C'est une véritable honte.

Je te donne deux adresses qui peuvent surement t'aider :

Le CIDF : www.infofemmes.com
Plus précisement l'url : http://www.infofemmes.com/Basadresses.html
où tu trouveras les coordonnées du CIDF le plus proche de chez toi. Ils pourront t'épauler juridiquement.

Le site Maman-solo : www.maman-solo.com

Notre asso est plus orientée vers les conflits opposant parents et grands-parents. Dans tous les cas tu trouveras toujours écoute et soutien chez nous, mais je pense que les deux liens que je t'ai donné pourront t'apporter plus d'aide.

Courage,

David

Je me permets d'intervenir dans cette discussion, même si, en effet, le site des mamans solo serait plus adapté à votre situation (on peut s'y retrouver si vous le souhaitez) car je suis sidérée de plusieurs choses.

Vous dites que le papa aurait reconnu sa fille quelques jours après sa naissance, discrètement. Or, j'ai été dans la même situation que vous, où j'ai été abandonnée par le père pendant ma grossesse; ce dernier a reconnu son fils après la naissance, dans le silence le plus total également puisqu'il ne m'en a pas fait part. Enfin, je crois qu'il voulait me "squezzer" comme on dit, le reconnaître de façon à ce qu'il porte son nom, et penser que ça lui donnerait tous les droits. Mais, peu de temps après cette reconnaissance, la mairie m'a envoyé un courrier en recommandé dans lequel ils me mettaient au courant qu'un certain M. Untel avait reconnu l'enfant X, né le..., à ..., et me disant que si ce dernier n'était pas le père je pouvais contester légalement cette reconnaissance de paternité.
C'est la loi !!! Vous auriez donc du recevoir ce courrier !!!

Ensuite, je ne comprends pas l'attitude de votre avocate quand elle vous dit que "c'est joué d'avance". Vous at-elle défendu ???? Ce n'est pas parce que le père a reconnu son enfant que ça lui donne le droit d'avoir tous ces droits !!! Certes, ce fait lui accorde l'autorité parentale conjointe (merci à la loi du 4 mars 2002 aussi pour ça...) de droit puisqu'il n'est plus nécessaire de prouver une cohabitation avec la maman pour avoir cette autorité. Mais, en aucun cas, ça n'autorise un DVH sans condition comme c'est votre cas !!! Et je parle, là encore, en toute connaissance de cause puisque le père de mon fils, et alors qu'il nous avait lâchement abandonné, qu'il ne s'était pas manifesté après la naissance de son fils, et ce, malgré mes propositions de visites, a préféré saisir la justice pour se voir accorder d'emblée des DVH classiques, genre 1 WE sur 2 et la moitié des vacances scolaires. Et bien le juge ne lui a accordé qu'un droit de visite simple, dans un 1er temps, de 2 fois 3 heures par mois, et dans un lieu médiatisé, lui précisant que, dans l'intérêt de cet enfant, il lui fallait prendre contact progressivement avec lui avant d'envisager d'élargir ses droits.
Mais ça, Uhaina, c'est bien grâce à mon avocat !!!

Peut être pourriez-vous envisager de saisir à nouveau le JAF, vous, de façon à défendre vos arguments, dire que vous n'êtes pas contre un droit de visite simple avec élargissement progressif, arguer des problèmes qu'a votre fille en cotoyant un "étranger", dire que dans son intérêt le droit doit être limité pour le moment,...
Les sanctions pénales pour NPE sont lourdes dans les textes c'est vrai, mais dépendent aussi beaucoup des juges. Ils infligent souvent des peines avec sursis et des amendes.
C'est pourquoi le mieux pour vous étant de repasser, en urgence (demandez une audience en référé peut être) devant un JAF pour faire changer ce droit. Surtout si vous pouvez prouver que votre fille a des dégâts psychologiques, c'est une raison plus que suffisante pour y aller.

Changer d'avocat, prenez en un spécialiste dans les droits des personnes, rapprochez vous également d'associations telles que Enfance et Partage qui défendent les droits des enfants et qui ont des avocats qui les défendent. Faites tout cela très vite.

Je reste à votre disposition, en message privé si vous le souhaitez, pour vous écouter, vous aider, vous soutenir dans ces démarches. Je sais ce que c'est, je comprends votre désarroi et le partage entièrement.

A très bientôt donc.